Depuis quelques années, la santé mentale des jeunes est au cœur des préoccupations. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : augmentation des consultations, anxiété grandissante, isolement, perte de repères… Pourtant, derrière ces statistiques, il y a surtout des visages : des adolescents qui cherchent à trouver leur place, des parents parfois démunis, des enseignants ou éducateurs qui se sentent impuissants.
Bonne nouvelle : il n’est pas nécessaire d’attendre que la situation “explose” pour agir. Prévenir, c’est déjà accompagner. Et chacun d’entre nous peut jouer un rôle essentiel dans ce domaine, à condition d’avoir les bonnes clés.
Comprendre les signaux faibles
Un adolescent en difficulté ne dira pas toujours clairement : “Je vais mal.” Souvent, ce sont de petits changements de comportement qui doivent nous alerter :
une baisse soudaine des résultats scolaires,
une irritabilité inhabituelle,
un repli sur soi ou, au contraire, une hyper-connexion aux écrans,
des troubles du sommeil ou de l’alimentation.
Par exemple, un jeune qui s’enferme dans sa chambre des heures entières avec son téléphone peut être perçu comme fuyant ou paresseux. Mais derrière, il peut y avoir une recherche de sécurité, une façon de couper avec un environnement extérieur perçu comme trop exigeant ou insécurisant.
Apprendre à lire ces signaux faibles, c’est déjà poser un regard différent : moins jugeant, plus attentif.
La force de la prévention
On a parfois tendance à attendre que le problème devienne évident pour réagir : une crise, un abandon scolaire, un diagnostic posé. Mais à ce stade, la marche est souvent plus difficile à remonter.
La prévention, elle, se construit au quotidien, dans la relation de confiance entre adultes et jeunes. Cela passe par :
instaurer des routines sécurisantes (horaires réguliers, moments de partage),
ouvrir des espaces de parole libres, où l’ado peut exprimer ses émotions sans craindre d’être jugé,
adopter une posture soutenante : ni trop autoritaire, ni trop permissive.
C’est justement l’équilibre que j’enseigne dans mes ateliers : trouver une place d’adulte solide, claire et en même temps profondément humaine.
Trois clés simples pour agir dès maintenant
Voici trois pistes concrètes, que vous pouvez mettre en pratique sans attendre :
L’écoute sans interruption
Offrez 3 minutes où vous laissez votre jeune parler, sans couper, sans corriger, sans donner de solution. C’est parfois déstabilisant… mais incroyablement puissant.Nommer plutôt que juger
Au lieu de dire : “Tu exagères !”, essayez : “J’ai l’impression que tu es en colère / triste / fatigué.” Mettre des mots apaise et permet au jeune de se sentir reconnu.Proposer un choix limité
Plutôt que “Tu veux faire quoi ?”, formulez : “Tu préfères qu’on en parle maintenant ou après le dîner ?” Donner un cadre tout en laissant une marge de manœuvre redonne du pouvoir d’action.
Ces petites clés, appliquées régulièrement, créent un climat de confiance et de sécurité qui joue un rôle énorme dans la prévention du mal-être.
Accompagner les jeunes aujourd’hui n’est pas simple : ils évoluent dans un monde qui change vite, avec des défis nouveaux (pression scolaire, réseaux sociaux, incertitude face à l’avenir). Mais ce qui ne change pas, c’est leur besoin d’adultes présents, solides et bienveillants autour d’eux.
Prévenir, ce n’est pas avoir réponse à tout. C’est être là, ouvert, attentif. Et c’est dans cette posture que nous pouvons vraiment faire la différence.
C’est précisément ce que j’aborde dans mon prochain atelier :
👉 » Décoder le monde des ados: ce qui se joue vraiment ».
Un temps d’échanges et d’outils pratiques pour les parents, les professionnels et toute personne qui accompagne des adolescents.
📌 [Lien d’inscription / d’information]
Ensemble, nous pouvons créer des environnements où les jeunes se sentent vus, entendus, et suffisamment soutenus pour grandir sereinement.